Dougouba aurait, sans doute, aimer se passer de ce que j’appellerai un non-événement en cette fin d’année 2023. Seulement il a fallu qu’une « personnalité » à qui l’on doit respect de par sa position dans la société (il est imam) décide de s’attirer les regards par la plus mauvaise manière. La polémique qui enflamme l’actualité dans notre pays, suite au récent voyage de Mahmoud Dicko auprès des autorités algériennes, est une très mauvaise publicité aussi bien pour notre pays que pour l’Algérie et pour celui par qui tout est parti.
Mauvaise publicité pour nos deux pays de par le spectacle « diplomatico-théâtral » auquel ils se sont donnés en rappelant réciproquement leur ambassadeur respectif. A tout point de vue, l’Algérie qui semble se faire l’ignorant de ne rien comprendre de la convocation de son ambassadeur par les autorités maliennes pour exiger des explications sur l’invitation de Mahmoud Dicko à Alger, n’est ni plus ni moins que la seule responsable de l’embrouille diplomatique à laquelle nous assistons actuellement entre Bamako et Alger.
Mahmoud Dicko, certes n’est pas un diplomate pour savoir qu’une représentation officielle relève des prérogatives exclusives entre deux états souverains. Ces prérogatives souveraines ne sauraient être transcendées par aucune autre affinité. Dicko savait ce qu’il posait comme acte en acceptant l’invitation des autorités algériennes. Et ces dernières étaient en parfaite connaissance des risques qu’elles prenaient aussi. Entre les deux « acteurs », qui s’est bien joué de l’autre ?
Le Révolté d’un jour ne vote ni pour l’un, ni pour l’autre. Pour lui, les deux protagonistes sont dans leur rôle. Pour créer la zizanie et la polémique dans l’actualité à Dougouba, Mahmoud Dicko n’est jamais loin. L’on se rappelle encore comme si c’était hier ses propos incendiaires contre le régime du Général Amadou Toumani Touré « ATT ». Que dire aussi de ses déclarations va-t-en guerre au fort moment des contestations contre le régime déchu du Président Ibrahim Boubacar Keita « IBK » ? L’homme a combattu tous les régimes avec lesquels il trinquait. La transition actuelle ne saurait faire exception de « sa » règle à lui seul !.
Croire que les autorités actuelles jouent à l’ingrat envers Dicko est une analyse sans fondement et totalement niaise. Tout comme ATT et IBK, Assimi & Co lui ont déroulé le tapis rouge dès les premières heures du Coup d’état de 2020. L’entrevue dont il était le seul invité à l’Ecole militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro au nom du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) et la formation du premier gouvernement qui s’en est suivie met en évidence le caractère sournois et ambivalent d’un vieillard insatiable prêt à tout pour sa seule personne. Non Dicko n’a jamais été et ne sera jamais au service de la cause de la nation.
Son obsession à vouloir, coûte que coûte, mettre les bâtons dans les roues de la nation MALI s’est relevé pour la première fois en mai 2023, lorsqu’il déclare lors du 22ème Forum de Bamako que notre pays est « pris en otage par des gouvernements arrogants, qui au lieu de chercher des solutions aux problèmes, laissent le peuple mourir de faim ».
Comme si cet affront ne suffisait pas, Mahmoud Dicko se fait inviter à une rencontre secrète en Mauritanie organisée par les USA pour soi-disant lutter contre le terrorisme.
Si Dicko se prend pour une autorité, une personnalité qui mérite tous les honneurs comme arguent ses soutiens, le Révolté d’un jour à sa place, serait le premier à dire à Iyad et sa clique qu’ils sont hors-jeu en tuant des innocents au nom de l’islam.
L’actuel président du Haut Conseil islamique Seid Ousmane Madani Haïdara affirmait dans une de ses interventions (la vidéo existe) qu’il a fallu sa pression pour que Dicko feigne, du bout des lèvres, dire une condamnation lorsque les islamiques se sont attaqués aux villes de Gao, Tombouctou et Kidal en 2012.
Par ailleurs, le Révolté d’un jour met quiconque au défi de sortir une simple déclaration de Dicko condamnant l’attaque du bateau « Tombouctou ». Même pas un seul petit mot de félicitations ou de remerciement quand l’armée a reconquit la ville de Kidal après plus de 10 ans d’absence. Pour toute réaction, le Malien lambda n’a eu en tout et pour tout comme réaction de la part de Dicko un silence radio, comme si de rien n’était, alors que l’opinion nationale et internationale étaient en ébullition. Ne me dis pas que tu es de tout cœur avec moi alors que je ne ressens chez toi ni remord, ni allégresse dans mes moments de peine ou de joie. Voilà la posture de Dicko envers le Mali.
Le vieux s’est-il laissé manipuler par l’Algérie ? Pas tout à fait. Le pays de Ahmed Ben Bella est toujours dans son rôle de trouble-fête au profit de la puissance coloniale dont elle a du mal à se défaire malgré les déclarations hostiles tout azimut de ses autorités politiques. En Dicko, Alger a toujours vu un pion essentiel pour alimenter le terrorisme dans notre pays. Avoir un « ambassadeur » du Qatar et de l’Arabie Saoudite au Sahel est une aubaine qui ne se présente pas deux fois. Et Alger voudrait tout manqué sauf ce pain béni lui servant de parchemin pour maintenir son influence dans « le soi-disant » lutte contre le terrorisme (sic).
Mais Diantre pourquoi cette animosité de Dicko envers les autorités de la transition ? D’après lui-même le seul tort des « 5 Colonels » serait de ne l’avoir pas associé à certaines décisions de la vie de la nation. Après tout qu’on lui a accordé comme caprice en lui laissant le choix d’un Premier Ministre et des membres du Gouvernement d’alors ? Le comble ! Ma grand-mère de son vivant me disait ceci : « le bon ne peut engendrer le mauvais et vice-versa ». Chasser le naturel, il revient au galop. Et le chanteur Mangala Camara nous avait prévenu : « Min yé min yé, o yo yé. Min tè min yé o to yo ». Aidez-moi à la traduction.
A l’année prochaine, In Sha Allah !!!
Lassine M’Boua DIARRA, Révolté d’un jour
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