Nouvelles Récentes

Top Infos
  • Le Mali envisage d'exploiter ses ressources en lithium en coopération avec la Russie
  • La Guinée dément les rumeurs sur des tirs près du palais présidentiel
  • Nigeria: la marine lance un vaste exercice pour lutter contre le vol de pétrole brut
  • La partie russe a confirmé son engagement à continuer de contribuer à la stabilisation du Mali, y compris au sein de l'Onu.

Pressions présidentielles pour dissuader Masra de démissionner

Pressions présidentielles pour dissuader Masra de démissionner

À l’approche de la campagne présidentielle, le dictateur, ayant formé son état-major politique, mobilise des dizaines de milliards pour les folklores et les achats de conscience. La moitié de cette somme est destinée à arroser les partis satellites et les alliés du chef de la junte, tandis qu’un tiers sera alloué à la machinerie de fraude. Cependant, cette stratégie pourrait être compromise par un événement majeur : la démission du Premier ministre et l’adoption par les Transformateurs d’un discours de rupture.

Conscientes de ce risque, deux sources à la présidence, confirmées par TchadOne, révèlent les pressions exercées par Kaka pour que Masra reste en poste jusqu’à la fin de la campagne électorale. Cette pression est aussi exercée par les français. Le dictateur et le président des Transformateurs, en contact régulier sur WhatsApp, ont même partagé deux fois le repas du Ramadan au palais présidentiel. Une occasion pour Masra de déguster un plat favori de Kaka : le pigeon sauté à l’ail. Par ces contacts réguliers, ces dîners au palais et une « attention financière » , Mahamat Kaka excelle dans cette exercice : prendre ses interlocuteurs par le sentiment et les mettre graduellement en porte-à-faux avec leur base. L’objectif est surtout politique : convaincre Masra de « L’accompagner jusqu’au bout » afin d’éviter toute surprise désagréable dans sa phase finale de la prise en main de la DGSSIE. Un observateur averti de la présidence ajoute : « La neutralisation des cellules pro-Yaya Dillo au sein de l’armée et la montée en puissance de la Force d’Intervention Rapide ( FIR) ne seront pas envisageable si le parti Transformateur est déterminé à remporter cette élection. Il est impossible de gérer une crise post électorale et une armée sans cohésion».

Cependant, la base des Transformateurs refuse un compromis qui pourrait renforcer le maintien au pouvoir du dictateur. « Masra ne peut remettre en question le système, son bilan et le désastre que représentera pour le Tchad une succession dynastique s’il reste Premier ministre. Le ‘en même temps’ à ses limites », explique un cadre des Transformateurs. Un sentiment partagé par la majorité des jeunes, pour qui le mandat de Masra en tant que Premier ministre a été la preuve que « la dictature n’est pas réformable », reprenant ainsi une vieille formule de Succès Masra issue de ses années de lutte radicale. Dans l’ensemble, la marge de manoeuvre de Masra est étroite : rompre avec le dictateur sans donner l’impression de comploter contre lui et rassurer sa base quant à la détermination du parti à remporter cette élection. Un équilibre délicat à trouver à deux semaines du début officiel de la campagne présidentielle.

Correspondance particulière de TchadOne à Ndjamena