Nouvelles Récentes

Top Infos
  • Mohamed Amra a atterri sur le sol français et va être présenté à un juge
  • Dernière étape de la transition politique au Tchad: les membres du Sénat sont élus ce 25 février
  • Trois anciens dirigeants africains nommés médiateurs pour régler le conflit dans l'Est de la RDC
  • La politique de développement durable peut être bâtie "à travers l’art et la culture", estime une ministre sénégalaise

Projet de Centrale de Djenné

Projet de Centrale de Djenné : La Justice Malienne Démantèle un Réseau de Corruption et d’Escroquerie

Le juge d’instruction Rachelle Dembélé, en charge du 8ᵉ cabinet du Pôle National Économique et Financier, a ordonné ce 7 mars 2025 le placement sous mandat de dépôt de six individus impliqués dans une affaire de faux, d’usage de faux, de détournement de biens publics et de blanchiment de capitaux. Cette décision marque un tournant décisif dans la lutte du Mali contre la corruption, notamment dans le cadre de projets de développement stratégiques financés par des partenaires internationaux.

Au cœur du scandale : le projet de développement de mini-microcentrales hydroélectriques à Djenné, financé à hauteur de 5,4 milliards de FCFA par la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce chantier, porté par la Société EDM SA, devait renforcer l’accès à l’électricité dans une région clé, stimulant ainsi l’économie locale et améliorant les conditions de vie de milliers de Maliens.

Or, selon l’enquête, des représentants de deux groupements d’entreprises indiennes — MECAMIDIHPP/PRIL et AEEPL-NEPL-SUNCITY — auraient fourni de fausses garanties bancaires, validées illégalement par des cadres de la filiale malienne d’Ecobank. Le coordonnateur du projet et le gérant d’une entreprise locale de génie civil, Civil Engineering Company, sont également mis en cause pour complicité active.

Alertée par un signalement de l’EDM, la justice malienne a mené une enquête rigoureuse, mettant au jour un réseau sophistiqué de fraudes. Les investigations révèlent que les garanties falsifiées, présentées par les entreprises indiennes, ont permis de détourner des fonds destinés à la réalisation des infrastructures. Les cadres d’Ecobank impliqués auraient abusé de leurs positions pour valider ces documents illégaux, trahissant ainsi la confiance publique.

Le placement sous mandat de dépôt des suspects, ordonné par le juge Dembélé, montre la détermination des autorités maliennes à sanctionner toute entrave à l’intégrité des projets d’envergure nationale.

En agissant sans complaisance, le Mali rassure ses partenaires financiers, sur sa capacité à gérer de manière transparente les fonds alloués, le Mali met également en lumière les mécanismes de contrôle renforcés et l’indépendance de la justice.

Le combat du Mali contre la corruption ne fait que commencer, mais cette victoire judiciaire envoie un signal sans équivoque : les jours de l’impunité sont comptés. En protégeant ses ressources et en honorant ses engagements internationaux, le pays ouvre une nouvelle ère où chaque franc investi sert enfin le peuple malien.

Aboubacar Ouedraogo – AESINFO