Nouvelles Récentes

Top Infos
  • Le Mali envisage d'exploiter ses ressources en lithium en coopération avec la Russie
  • La Guinée dément les rumeurs sur des tirs près du palais présidentiel
  • Nigeria: la marine lance un vaste exercice pour lutter contre le vol de pétrole brut
  • La partie russe a confirmé son engagement à continuer de contribuer à la stabilisation du Mali, y compris au sein de l'Onu.

Mali : POUR LE RETOUR DE LA PAIX ET DE LA STABILITÉ

Les Maliens sont appelés à se pardonner

La deuxième audience publique de la Commission vérité, justice et réconciliation s’est tenue samedi dernier, 5 décembre 2020. Cette activité avait pour objectif d’attirer l’attention des Maliens sur la gravité et complexité des vécus des victimes des atteintes aux droits de l’homme de 1960 à nos jours.à travers les témoignages. Les larmes ont coulé. Elles étaient au nombre de 13.
La deuxième audience publique de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) s’est portée sur les atteintes au droit à la vie, torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. La CVJR a été mise en place, en 2014, pour contribuer à l’instauration d’une paix durable au Mali. Au Mali, l’hospitalité et la solidarité sont des valeurs cardiales. Actuellement, il existe une crise de confiance entre les Maliens. En outre, la mobilité sur toute l’étendue du territoire est menacée. « La situation sécuritaire parle d’elle-même sans qu’on ne fasse un dessin ou qu’on la présente sur une courbe » a exprimé Fatoumata Touré, porte-parole des victimes. Malgré ladite réalité, elle demande aux communautés meurtries de garder l’espoir même si l’ennemi est toujours présent sans nom, ni visage pour profiter de nos faiblesses et de nos insuffisances.
À travers cette opportunité, 13 victimes, venues entre autres des régions de Mopti, Tombouctou, Kidal, Ségou, Gao, ont témoigné de leurs vécus. Elles ont raconté les faits. En outre, elles ont formulé des recommandations. Le Mali de son indépendance à nos jours, a connu des rebellions armées, des coups d’Etat, des tentatives de coups d’Etat et des crises politiques. Ces événements ont occasionné des violations graves de droits de l’homme. Selon les responsables de la CVJR, les 13 victimes qui ont eu à témoigner ne sont qu’un petit échantillon des 19 000 dépositions reçues dans leurs antennes régionales. « Pour beaucoup d’entre eux, c’est la première fois, qu’on leur permet de témoigner des atrocités vécues devant l’ensemble de la nation » a dit Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR.

Certaines victimes ont signalé qu’elles ont de la peine à oublier les tragédies qui ont vécu. « Les professionnels du crime ont encerclé la cité de Bamba, 24 juillet 1994, le jour de notre foire hebdomadaire » a déclaré Mohammar Almatar Touré, victime. Avant d’ajouter que « les marchés hebdomadaires sont des jours de fête, mais malheureusement, il a été remplacé par un calme, une tragédie jamais égale en République du Mali, le 24 juillet 1994 » a-t-il déploré. Suite à cette tragédie, les habitants de Bamba ont dénombré 63 personnes qui ont perdu la vie. Jusqu’à présent, de nombreuses victimes n’arrivent pas à y croire aux différentes scènes de violence qui se sont déroulées dans leur localité. Parmi les victimes, certaines ont indiqué que leurs parents ont enlevé et ils ne sont plus revenus. Abdoulaye Barry, victime, se demande pourquoi tout cela, les massacres, des greniers pillés, des villages incendiés. « Je ne dis pas d’oublier nos maux, nos époux ou épouses, des compagnons d’armes, mais d’oublier cette haine qui nous empêche de vivre pleinement » a relaté Fatoumata Touré, porte-parole des victimes.

Les victimes invitent les Maliens à ne pas faire d’amalgamer. La majeure partie des victimes demande réparation et que justice soit faite. Pour elles, le défi actuel est d’oublier la vengeance qui ne fera encore que des victimes. Il s’agit de se dire la vérité entre frère et sœur pour que le pardon et la réconciliation soit une réalité » ont-ils précisé. Pour le Premier ministre, Moctar Ouane, il y a certes eu des blessures qui ont entamé le tissu social. Mais pour lui, « nous devons reconstruire notre vivre-ensemble sur la base de la vérité et de la justice, qui ne doivent effrayer personne ». « À cet égard, je puis vous assurer que nous ne ménagerons aucun effort pour faire tout ce qui est dans les possibilités de l’État afin de redonner dignité aux victimes et créer les conditions d’une réconciliation durable » a-t-il conclu.