« Rendons à César ce qui est à César. Moussa a été un très grand patriote de mon point de vue. Il a aimé le Mali et s’est battu pour » dixit Malick Sène du l’ancien président Moussa Traoré
Merci à la publication de ce document si réconfortant, motivant, en ces temps d’incertitude. « Rendons à César ce qui est à César. » Moussa a été un très grand patriote de mon point de vue. Il a aimé le Mali et s’est battu pour.
Trois petits témoignages pour supporter mes affirmations
1) En 1975 l’Unicef m’avait offert un poste au bureau Régional d’Abidjan. J’étais Conseiller Technique du ministre du Plan, avec deux autres conseillers Messieurs Idrissa Keita et Ag Hamani. Pour sortir du pays a l’époque, il fallait l’accord du CMLN. Le Président Moussa Traore m’a convoqué dans son bureau, et je pensais que c’était pour me donner des conseils avantledépart.
Il commença par me poser une question inattendue :
- Où pars tu Malick?
- Abidjan
- C’est joli Abidjan?
- Oui Président c’est très joli comme ville.
- Qui a construit Abidjan ?
- les Ivoiriens Président
- Alors si tous les maliens partent qui va construire le Mali?
J’étais bloqué. - Malick je te demande qui va construire le Mali?
Il prend ma lettre de demande de sortie, et la dechira, en me disant simplement :
- Lundi tu commences ici à la Présidence comme Conseiller Technique. (c’était un jeudi)
Lorsque j’ai voulu me justifier et le convaincre, il me tend la main en militaire, et me dit : - le débat est terminé. A lundi.
Effectivement le débat était terminé, je suis resté travailler avec lui, et ce n’est qu’en 1980, cinq ans plus tard qu’il a autorisé mon départ aux Nations Unies.
Cinq années de collaboration souvent difficile, mais que j’ai appréciées, et où j’ai bcp appris de l’homme et du Mali.
2) VOYAGE À MENAKA en 1977.
Au cours de l’une de nos nombreuses visites sur le terrain, la chefferie traditionnelle de Menaka, composée des descendants de Firoun a demandé avec insistance des armes pour se protéger contre d’autres ethnies touareg qui commettaient bcp de razzia dans la zone. Moussa a répondu par un NON CATÉGORIQUE, au motif que s’il devait armer tous les petits groupes touareg de la zone, il mettrait le feu au Mali.
Il leur a cependant promis la création d’une unité militaire dans la zone pour les protéger.
L’histoire lui donne aujourd’hui raison.
3) MISSION LIBYENNE
Le Président Moussa Traore a éconduit sans la moindre courtoisie, une délégation libyenne de son bureau.
Le Président Kadhafi dans sa fièvre de construction des Etats unis du Sahel (1ère version 70-80) projetait de créer une bande sahelo-sahelienne allant du Tchad au Sahara Occidental (Rio del Oro) en passant par le Niger, le Mali, et la Mauritanie.
Il disait avoir payé la bande d’Aouzou avec une chefferie traditionnelle du Tchad. Il voulait en faire autant au Niger et au Mali.
-Au Niger le projet bloquait avec l’intransigeance et l’ultra nationalisme du Président Seyni Kountché.
-Au même moment il engageait les négociations avec le Mali.
La délégation envoyée au Mali à cet effet, fut reçue par le Président Moussa Traore, entouré de Baba Diarra le vice-président du CMLN, son conseiller Diplomatique, et moi même Conseiller Économique.
Dès que l’émissaire libyen eut fini d’exposer l’objet de sa mission, le Président Moussa très énervé par l’objet, a aussitôt clos les débats avant même de les commencer, en demandant à Baba Diarra son vice président d’aller continuer les discussions dans son bureau. Il a tapé sur son bureau en martelant que le « MALI N’EST PAS À VENDRE, PAS 1mm2. »
Nous sommes sortis de son bureau pour aller terminer les discussions dans une atmosphère lourde, dans le bureau du vice Président.
Il s’agit là de quelques témoignages forts qui montrent combien il était attaché à ce pays. Ces témoignages dont en parfait accord avec la vidéo lorsqu’il dit :
- c’est aux maliens de travailler et de construire le Mali
- le Mali ne sera pas partagé de don vivant
Il ne s’agit pas ici de JUGEMENT, mais de FAITS, de TÉMOIGNAGES qu’on ne peut falsifier, et qu’il faut restituer tel quel pour l’histoire.
Et des témoignages de la sorte il y en a beaucoup.
Dors en paix Monsieur le Président.
Msène