Hommage à ma mère, femme noire, femme malienne
Veuve depuis 35 ans, cette dame a plié l’échine toute sa vie durant pour entretenir voire choyer ses parents et clients venus de divers horizons : Goundam, Koutiala, Sansanding, Ségou, Abidjan, Dakar, Conakry, Nouakchott, France…
Mais qui est Haoua (Awa) CISSÉ ? Texte inspiré du Dictionnaire des femmes célèbres du Mali d’Adam BA KONAREAWA CISSÉ : « La teinturière »Est née en 1945 à Goundam dans la région de Tombouctou au nord du Mali. Elle est choisie au compte de sa ville natale, en même temps que 10 jeunes filles maliennes originaires d’autres régions pour aller effectuer une formation de trois ans dans le domaine des textiles en Yougoslavie en 1961.
En 1964, à son retour, elle est employée à la tapisserie de Sotuba au compte de la Compagnie Malienne de Textiles (COMATEX) puis elle est détachée à Bamako à la section de teinture dont elle sera le chef par la suite.Awa CISSÉ a participé à de nombreuses manifestations artisanales à travers le monde :
• En 1982 : Elle était présente à Katiola en RCI à un séminaire de formation.• En 1985 : Elle a représenté le Mali à la foire de Lomé (Togo 2000).
• En 1986 : Elle expose au SITHA d’Abidjan (RCI), elle y obtient un diplôme décerné par le Centre International d’Abidjan.
• En 1988 : C’est l’apothéose, elle participe aux foires de Ouagadougou, SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou), de Berlin EST et à la foire internationale de Dakar (FIDAK), ainsi que le VIIIème forum industriel de l’Afrique de l’Ouest à Harare au Zimbabwe.
• En 1989 : Elle est présente à la foire de Casablanca (Maroc).
• En 1997 : Elle a participé au 7ème Festival Plein Sud à Cozes en France, ainsi qu’au Sommet du fond développement des Nation Unies pour les femmes (UNIFEM).
• En 1999 : Elle représente l’Afrique ou 3ème Symposium International sur l’habillement (Art et Mode) à Santiago du Chili.Cette héroïne se battra également pour un Mali meilleur et sera une victime des répressions barbares de la dictature de mars 1991.
Souvenons-nous, le vendredi 22 mars 1991 (vendredi noir), c’est bien chez elle que les femmes de Badalabougou se sont spontanément regroupées et avaient décidé de marcher jusqu’à la RTM pour étaler leur ras le bol à la télé malienne et que le monde entier sache que des enfants maliens se font tués dans l’indifférence générale.
Sauvagement victime de tirs de grenade à fragmentation, elle tombera dans le coma puis sera internée en France pour six mois de soins intensifs qui lui laissèrent des séquelles irréversibles.
Le nom de Awa CISSE figure dans :
• L’ouvrage « Dictionnaire des femmes célèbres au Mali » de Adam BA KONARE, paru aux éditions Jamana.
• L’ouvrage « Mars des femmes 1991 », édition Cauris livres.