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SAHEL :: Le colon français serait-il entrain de perdre pieds ?

SAHEL :: Le colon français serait-il entrain de perdre pieds ?

Au delà de toute démagogie, l’image de la France se trouve au plus mal vue de l’opinion nationale malienne et même sous-régional en général.
Sur le cas Mali, à tort ou à raison, la majeure partie de l’opinion est unanime sur un certain nombre de perceptions collectives pointant la responsabilité de la France dans cette crise qui n’en finit pas.

D’abord, il y’a le fait que les maliens sont convaincus que la France a une main noire qui ne souhaite pas la fin de cette crise pour des raisons non avouées.

L’opinion malienne reproche entre autres :
⁃ L’opposition de la France a l’entrée de l’armée malienne à Kidal en 2012, donnant l’impression par la suite de faire le choix de la partition du Mali
⁃ La forte présomption d’un soutien de l’armée française aux groupes armés contre les FAMA pour reprendre la ville des mains des FAMA lors du voyage de l’ancien PM Moussa Mara.
⁃ La volonté affichée de la France à appliquer mordicus l’accord d’Alger tel quel malgré que toutes les parties (Gouvernement, groupes armés et société civile) ont convenu de la relecture dans les conditions fixées par l’APR
⁃ Le bombardement de l’armée française sur des populations civiles Sounty sur fonds de mensonges d’Etat.
⁃ Le manque d’efficacité de la Force Barkhane malgré tous les moyens à leurs dispositions.
⁃ Les accusations de pressions menées sur le Gouvernement malien pour des échanges de prisonniers français contre des djihadistes arrêtés par les services de sécurité maliens.
⁃ Les sanctions voulues récemment contre le Mali pendant que le putsch au Tchad est applaudi applaudi.
La liste est longue et non exhaustive. Du coup, le sentiment anti français prend de l’envol.

Le véritable désaveu est diplomatique.
Dès le lendemain de ce qui a été qualifié de « coup d’état dans un coup d’état », le président Macron a convoqué une réunion extraordinaire du conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali en proposant des sanctions internationales. Contre toute attente. Malheureusement sur opposition de la Russie, ce n’est pas passé.

Ensuite, l’UE, l’UA, la CEDEAO, entérinent en excluant le Mali de leurs instances diplomatiques, sans aucune autre forme de sanction ni économique, ni financier, ni commercial… une condamnation de principe.
et un deuxième coup dur pour la France, qui semble se donner tant de mal a vouloir isoler le Mali du reste du monde.

Le Mali légitime son Président !
Entre temps, entre la rencontre du conseil de sécurité et celle de de la CEDEAO, Assimi Goïta est désigné Président de la Transition par la Cour Constitutionnelle.

Les seules voix qui ont essayé de se prononcer contre n’ont pas eu suffisamment d’échos, tant le sentiment anti français commençait à créer une crise de nationalisme au sein de l’opinion et de la classe politique.

Au delà de tout, il faut reconnaître que la fameuse réplique de Macron affirmant que le duo Bah NDaw et Moctar Ouane, auraient fait en 3 mois ce que le régime IBK n’a pas pu faire en 3 ans, marque à suffisance dans la perception du malien lambda, la soumission, la complicité et la complaisance envers celui qui est pointé, à tort ou à raison, comme étant à la base de tout ce désordre.

L’insistance voilée de la France sur la révision constitutionnelle avortée, leur volonté affichée pour une mise en œuvre intégrale de l’accord d’Alger, ont écorché sérieusement l’image de la France et fini par fragiliser quelque part le régime IBK.

Déjà le Sénégal avait donné le ton en s’attaquant aux intérêts économiques français au Sénégal suite à l’affaire « Ousmane Sonko » car là aussi, l’opinion sentait la main invisible de la France contre cet opposant qui aura mis à nu plusieurs supercheries en termes d’évasion fiscale dont profiteraient ces entreprises.

Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait au moins un mort, au mois de mars dernier.

Du coup, même la Francophonie, l’organe institutionnel de la langue française, en a pris un coup avec l’entrée récente du Gabon dans le Commonwealth, emboîtant le pas au Rwanda, qui aura carrément choisi l’anglais comme langue officielle.

Ainsi, ces jeunes militaires sont perçus comme issue de cette nouvelle génération de patriotes anti colonialistes, panafricanismes, née d’après les indépendances et qui donne de l’espoir.

Hollande touché par l’accueil populaire des maliens annoncera que c’était « le plus jour de (sa) vie! » mais hélas !

Nous ne reviendrons pas sur les dessous de la guerre froide qui s’est installée entre la Russie et la France en Centrafrique, mais ce qui est sûr c’est qu’une guerre d’influence s’est installée entre Paris et Moscou et ne cesse de s’étendre.
Après Bangui, c’est à Bamako de recevoir une aide militaire russe sur le principe de la coopération bilatérale instaurée entre les deux pays.
En effet, des véhicules militaires de fabrication russe sont déjà arrivés au Mali via le port de Dakar, sans plus d’informations sur leur origine réelle.

Voici à nos yeux, quelques incubateurs de la montée du sentiment anti français au sein de l’opinion malienne et contribué à la chute vertigineuse de sa côte de popularité et de son capital sympathie qui a connu son paroxysme après l’opération de Konna en 2012.

MalibookNews – La Rédaction