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🚹URGENT !!Ultimatum de l’UNTM aux autoritĂ©s de la transition: Le colonel Assimi GoĂŻta dos au mur

🚹URGENT !!Ultimatum de l’UNTM aux autoritĂ©s de la transition: Le colonel Assimi GoĂŻta dos au mur

Il n’y aura pas d’état de grĂące pour le colonel Assimi GoĂŻta, le nouveau prĂ©sident de la Transition au Mali. En effet, Ă  peine son Premier ministre et chef du gouvernement, Choguel Kokala MaĂŻga, nommĂ© et installĂ© dans ses fonctions dans la foulĂ©e de sa prestation de serment, que les syndicats regroupĂ©s au sein de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali) sont sortis du bois pour remettre sur la table leur plateforme revendicative vieille de plusieurs mois.

Dans ce sens, ils ont lancĂ© un ultimatum de dix jours aux autoritĂ©s de la Transition pour poser « des actes forts Â» dans le sens de la satisfaction de leurs dolĂ©ances, faute de quoi, disent-ils, « l’UNTM s’assumera par rapport Ă  ses revendications Â».  Ils ont aussi tenu Ă  prĂ©ciser, au passage, que leur mouvement de grĂšve « n’a pas Ă©tĂ© levĂ©, [mais] a Ă©tĂ© suspendu Â». Une piqĂ»re de rappel qui a tout son sens, en ce qu’elle pourrait lever le doute dans les esprits de ceux qui avaient vu dans la suspension du mouvement de grĂšve de l’UNTM, une possible connivence avec les tombeurs des dirigeants de la Transition.

On attend de voir la recette que le colonel-président va sortir de son béret pour calmer le front social

D’autant que le rĂ©cidiviste jeune putschiste de Kati ne s’était pas gĂȘnĂ© pour justifier en partie son coup de force contre les autoritĂ©s de la Transition, par leur incapacitĂ© Ă  apporter une rĂ©ponse adĂ©quate Ă  la contestation politique d’une part, mais aussi  sociale menĂ©e d’autre part par les syndicats. De lĂ  Ă  penser que le prĂ©sident Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane n’ont Ă©tĂ© que les victimes exquises et expiatoires d’une junte militaire aux ambitions “pouvoiristes”, il y a un pas que bien des dĂ©mocrates du continent ont vite fait de franchir.

À prĂ©sent, la question qui se pose est de savoir si Assimi GoĂŻta sera pris Ă  son piĂšge. En tous les cas, maintenant qu’il s’est confortablement installĂ© Ă  la tĂȘte de la Transition, on attend de voir la recette que le colonel-prĂ©sident va sortir de son bĂ©ret pour calmer le front social qui menace de rentrer en Ă©bullition et de lui pourrir le « mandat Â». Car, il faut croire qu’avec leur dĂ©termination affichĂ©e, les syndicalistes ne sont pas prĂȘts Ă  se laisser conter fleurette.  En tout cas, en partant de leur sacro-sainte logique que l’État est une continuitĂ©, tout porte Ă  croire que ce qui a prĂ©valu pour Bah N’Daw, le sera aussi pour Assimi GoĂŻta. De ce point de vue, l’on peut s’attendre Ă  ce que les syndicats ne dĂ©mordent pas de leur position tant qu’ils n’auront pas suffisamment de garanties quant Ă  la satisfaction de leurs dolĂ©ances qui vont du traitement des cas des travailleurs dĂ©flatĂ©s des anciennes entreprises d’État Ă  l’harmonisation des grilles indiciaires pour les salaires des fonctionnaires, les primes et autres indemnitĂ©s accordĂ©es Ă  certaines catĂ©gories de travailleurs.  Un travail de titans qu’il sera difficile de rĂ©sorber en une simple transition. C’est dire si avec ce coup de semonce des syndicats dont on connaĂźt la force de frappe, les nouvelles autoritĂ©s de la Transition au Mali sont dĂ©jĂ  presque dos au mur.

 Crise sociale majeure en gestation, un vĂ©ritable caillou dans la godasse du colonel Assimi GoĂŻta

Que faire alors pour desserrer cet Ă©tau pour une meilleure poursuite du processus, sachant que la Transition est attendue sur d’autres questions autrement plus cruciales, comme celle de la rĂ©ponse sĂ©curitaire face pĂ©ril djihadiste et surtout le dĂ©fi de l’organisation des Ă©lections Ă  bonne date pour le retour Ă  l’ordre constitutionnel normal ? Au pied du mur, on attend le maçon Assimi GoĂŻta et son chef de chantier, Dr Choguel MaĂŻga dont le dĂ©placement Ă  la Bourse du Travail, bien qu’ « apprĂ©ciĂ© Ă  sa juste valeur Â», ne semble pas avoir rassurĂ© outre mesure les reprĂ©sentants de cette centrale syndicale en lutte.  

En effet, ces derniers disent non seulement avoir dĂ©clinĂ© l’offre d’entrĂ©e dans le gouvernement, mais aussi nourrir des craintes quant Ă  la prĂ©sence, dans la nouvelle Ă©quipe de l’ExĂ©cutif, de « syndicats les plus ouvertement opposĂ©s aux revendications de l’UNTM ». Jusqu’oĂč ira donc ce bras de fer naissant entre les syndicats et les nouvelles autoritĂ©s de la Transition ? Bien malin qui saurait rĂ©pondre Ă  cette question. 

En attendant, cette crise sociale majeure en gestation, est en train de se prĂ©senter comme un vĂ©ritable caillou dans la godasse d’Assimi GoĂŻta. Et en pareilles circonstances, la tentation, pour des autoritĂ©s trop acculĂ©es, serait de dĂ©placer le problĂšme au lieu de le rĂ©soudre, ou d’aller Ă  un mauvais arrangement en attendant de refiler la patate chaude aux futures nouvelles autoritĂ©s. C’est le vĂ©ritable danger qui guette le Mali, Ă  moins que d’ici Ă  lĂ , le jeune colonel ne sorte de son bĂ©ret, la recette magique pour calmer dĂ©finitivement les ardeurs des syndicalistes.

Arouna Traoré

Source: Le Nouveau RĂ©veil