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Révolte : En Eswatini, le peuple se lève contre le roi

Révolte : En Eswatini, le peuple se lève contre le roi

Un vent de liberté sans précédent souffle sur la dernière monarchie absolue d’Afrique. Depuis fin mai, une partie la jeunesse manifeste pour demander l’instauration d’un État de droit et le départ du roi. Au prix d’une terrible répression qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts. The New Frame est l’un des rares médias à avoir pu pénétrer dans ce pays enclavé d’Afrique australe.

Vincent Vusumuzi Bhembe, âgé de 65 ans et originaire de Ngculwini, dans la région de Manzini [dans le centre du pays], se tenait près de la grille de l’école primaire Philomena, d’où il contemplait les dégâts subis par un centre commercial, quand un véhicule transportant des membres de la sécurité est passé à toute vitesse. Des tirs de semonce ont retenti, puis un tir de plus près a atteint Bhembe dans le dos. “Les policiers n’ont pas dit un mot, ils ont juste tiré sur les gens. C’est allé si vite que Bhembe n’a pas compris ce qui était en train de se passer”, raconte Ray Ndzimandze, 47 ans, qui était sur place.

La balle a explosé lors de l’impact, est ressortie par l’estomac après avoir détruit des organes vitaux. Après avoir abattu Bhembe, les agents se sont précipités dans leur véhicule et ont foncé en direction de Manzini, poursuit Ndzimandze, qui s’est alors porté au secours de Bhembe. Deux jeunes avaient enroulé sa chemise autour de sa blessure. Bhembe a levé les yeux, plongé son regard dans celui de Ndzimandze et déclaré d’un ton grave : “Ngilimele (Je suis blessé).” “Ce sont ses dernières paroles”, ajoute Ndzimandze.

Après avoir perdu du sang pendant au moins trente minutes, Bhembe a été transféré en toute hâte au Raleigh Fitkin Memorial Hospital (RFM) de Manzini, où il est décédé le lendemain, 1er juillet. “En tant que famille, nous sommes profondément affligés, déclare son frère cadet, Hlalu Bhembe, 61 ans. Nous avons essayé de l’en empêcher, mais mon frère a toujours été curieux et il a insisté pour aller voir les dégâts au centre commercial.” Bhembe est une des nombreuses victimes assassinées de cette façon.

Un nombre effarant de victimes

Le 29 juin, d’après Mlungisi Makhanya, président du Mouvement démocratique uni du peuple (Pudemo), neuf personnes admises à l’hôpital du gouvernement à Mbabane sont mortes, 16, grièvement blessées, sont toujours entre les mains des médecins, et 40 autres, également blessées par balles, ont été soignées puis renvoyées chez elles.

Le même jour, à l’hôpital RFM, on a recensé 16 tués par balles, 66 blessés, dont neuf graves. Le lendemain, huit personnes transférées à l’hôpital du gouvernement de Mbabane sont décédées, 47 ont été soignées et renvoyées chez elles et 25 admises avec des blessures graves.

Selon un membre de la direction de l’établissement, quatre personnes accueillies en vie sont mortes entre le 29 juin et le 2 juillet, deux autres, qui ne pouvaient pas respirer par elles-mêmes, ont été placées en réanimation, et un patient en chirurgie qui présentait de graves blessures à la tête avait “50 %” de chances de s’en sortir. Deux ont dû subir une amputation. “Soit on les amputait, soit c’était tout l’organisme qui pourrissait”, a expliqué le membre de la direction. À cela s’ajoutent deux personnes gravement brûlées, 13 souffrant de fractures multiples et deux qui sont désormais

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