Il est bien connu que la relation entre la France et le Mali est tendue depuis un certain temps. Une nouvelle génération de jeunes maliens aspire à rompre ce lien qu’ils jugent néfaste et persistant.
Cette contestation n’est pas propre au Mali, mais est partagée par de nombreuses anciennes colonies françaises en quête d’émancipation.
Les récentes décisions des autorités maliennes, suivies par leurs homologues burkinabè, de mettre fin à l’opération Barkhane et de rompre les liens diplomatiques, ont renforcé cette dynamique. A travers ce reportage réalisé par CBC Azerbaïdjan, producteur général Vugar Khalilov, nous vous présentons le visage de l’actuel Mali.
Le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali et récemment le Niger rejettent leur passé colonial. Sauf au Sénégal, des gouvernements issus de coups d’État militaires, soutenus par leur peuple, rejettent la présence militaire française. Ce sentiment d’animosité envers l’ancienne puissance coloniale a diverses origines.
Un aperçu historique
La colonisation française du Mali a été loin d’être facile. Les Maliens, reconnus pour leur attachement à leur terre et leurs valeurs, ont résisté avec vigueur. L’épisode mémorable de Samory Touré et de son armée repoussant les Français à Kéniéra en 1881 en est une illustration. Malgré les difficultés, la France a finalement conquis le Mali, qui fut alors nommé Soudan français.
De 1878 à 1960, l’histoire coloniale du Mali a connu plusieurs évolutions, notamment l’introduction du français, aujourd’hui contesté par la jeunesse. L’introduction de nouvelles cultures, comme le coton, critiquée pour son impact négatif sur les sols et l’agriculture malienne, ainsi que la fermeture d’usines prospères, dont l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA), ont également marqué cette période.
Difficultés dans la coopération militaire
La coopération militaire entre le Mali et la France, notamment l’opération Barkhane censée combattre les groupes djihadistes au Sahel, est source de désaccord. Selon les autorités maliennes, cette opération a échoué en aggravant l’instabilité, s’étendant du nord jusqu’au sud et à l’ouest du pays. Cette collaboration est perçue comme imposée, loin d’une relation équilibrée. Le Mali semble désormais se tourner vers la Russie et le groupe paramilitaire Wagner, soulevant des questions sur cette nouvelle orientation et sur la nécessité de coopérations militaires panafricaines.
En somme, la relation entre le Mali et la France est marquée par des tensions croissantes, alimentées par un désir croissant d’indépendance et des préoccupations historiques et militaires persistantes
Source : NEWS OF TOGO