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Entre nous : Comment les étudiants maliens en France perçoivent-ils la pandémie COVID-19 ?

A la découverte de la jeunesse talentueuse du Mali

Depuis plus d’un an , le monde entier est secoué par la pandémie, Covid-19. « Certains étudiants ont perdu leurs jobs et n’ont plus de revenus pour se nourrir. Ils vivent dans la précarité alimentaire » dixit Barthélémy Adama Sidiya Tounkara, étudiant malien à Bordeaux.

C’est de l’Ecole Privée « la forge » à Koulikoro, que le pur produit du camp d’excellence 2015 a commencé son aventure. Barthélémy A S Tounkara a décroché son baccalauréat en série Sciences Expérimentales (TSExp) au lycée Rosey Abantara de Sokororodji où il est sorti avec 15.13 de moyenne, mention Bien. Il est parti en France, en 2018.

Damus de son pseudo familial aujourd’hui âgé de 19 ans, n’a jamais mis de barrière dans sa tête. Il a pour référence ce secret de Martin Luther King qui disait : « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement ».
Il est donc allé cueillir le fruit de son rêve. » Depuis avant, j’avais entendu parler du concours d’excellence. Il est organisé entre les meilleurs bacheliers. Il ouvre la porte pour poursuivre ses études en percevant une bourse qualifiée d’excellence. Un concours plus que sélectif car seulement 15 personnes sont sélectionnées dans tout le Mali dont 3 seulement dans ma série. Je fis ce concours, le réussis et obtînt alors cette bourse d’excellence pour poursuivre mes études en France. Tant est-il que mon rêve s’est réalisé » a expliqué Damus.

Arrivé en France, Adama a fait deux années de licence en chimie-biologie à l’université Grenoble-Alpes, site de Valence. Ensuite, il a intégré l’une des prestigieuses écoles d’ingénieur en agroalimentaire plus précisément, l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie, de Biologie et de Physique à Bordeaux.

Fort de sa résilience , et de sa détermination face à l’objectif, Damus, pour son ascension, a choisi alors la filière Agroalimentaire qui, selon lui est un secteur d’activité en perpétuelle évolution et très exploitable au Mali.

En France où Damus poursuit ses études, la pandémie COVID-19 a entraîné des changements qui ont fortement impacté l’économie du pays. Et les Étudiants subissent principalement ses conséquences. Une des conséquences , la plus dure de la pandémie la COVID-19 sur nous étudiants est  » Le passage brusque des pédagogies d’enseignement des cours en présentiel à directement des cours à distance où l’on est entouré de multiples facteurs de distraction, donc plus de suivi, ce qui entraîne en quelque sorte une baisse de motivation; des journées entières à passer cloîtré entre ses quatre murs, ce qui est totalement différent du quotidien de certains; des étudiants qui ont perdu leurs jobs et qui n’avaient plus de revenus pour se nourrir et donc s’installe une précarité alimentaire qui est presque difficile à vivre. Moi personnellement je n’ai pas eu ce problème mais je parle en fonction de ce que je vois et entends. Et donc des ondes négatives qui commencent à trotter l’esprit. On entend toujours dans les médias qu’un étudiant a décroché, a tenté de se suicider ou s’est même suicideé car n’ayant pas réussi à encaisser le coup » a-t-il expliqué.

« Mais il faut dire que là maintenant, après des révoltes estudiantines, des gens qui ont mis en place des distributions de colis alimentaires et la reprise de quelques cours en présentiel, la situation s’améliore peu à peu » a reconnu Damus .

Arrivé à Valence en 2018, il n’a pas mis de temps pour comprendre, s’adapter et se mettre à niveau sur le nouveau système d’enseignement. Et patriote, Damus , à la fin de ses études dans l’agro-alimentaire, est catégorique  » J’ai vocation de retourner au Mali, exploiter les compétences acquises ici pour créer ma propre boîte, rehausser ce secteur, promouvoir l’emploi et ainsi apporter ma pierre à l’édifice. Aussi je compte mettre en place des projets ou œuvres charitables envers les plus démunis » rêve déjà Damus

Avec sa licence, il dispense par fois un tutorat de soutien à des étudiants en difficulté scolaire .

Barthélémy Adama Tounkara, en évoquant l’éducation au Mali, a déclaré que l’éducation au Mali, va mal .
« Avec un œil extérieur, selon moi, pour éduquer il faut des éducateurs et pour avoir une bonne éducation, il faut de bons éducateurs ». A expliqué Damus.

A qui la faute?

Après une analyse très succincte, Adama pense que la faute est double « Primo, il faut que les parents commencent à faire le béaba à la maison.Secundo, il faut que le gouvernement donne aux éducateurs (enseignants) ce qui leur ait de droit car tu auras beau aimer ton métier si ce que tu perçois ne subvient pas à tes besoins ça devient lassant » dixit notre interlocuteur.

Tout n’est pas perdu , et Adama , en remerciant infiniment sa Mère , a , la certitude et la ferme conviction qu’au Mali il y a de bons éducateurs pour ne pas dire de très bons éducateurs selon ses propres termes « Car si j’en suis là aujourd’hui , c’est grâce à mes enseignants (mes sincères salutations et remerciements à eux) mais pas que, c’est aussi grâce à ma famille et mon entourage grâce à leurs suivis et encouragements. Je tiens à préciser que l’éducation ne se résume pas seulement à l’école, elle se construit à la maison et se solidifie à l’école. J’ai toujours été suivi notamment par ma mère qui n’hésitait point à me punir ou à me chicoter quand je voulais goberger ou virer à l’autre côté de la rive. A évoqué Adama.

Le pays dans lequel il a vocation de retour dès la fin de ses études , pour apporter sa pierre à l’édifice; traverse une période difficile depuis 2012. Damus , est pourtant optimiste. Il lance un appel à a ses compatriotes et spécifiquement aux jeunes  » Je m’adresse principalement aux jeunes. Il faut qu’on arrête cette oisiveté, cette flemmardise. Il n’est guère le temps de nous endormir sur nos lauriers. Levons-nous, et tous ensemble pour que chacun mette son grain de sel au développement de notre chère patrie, le Mali. Je tiens aussi à préciser que nous, jeunes, avions aussi besoin de soutien dans cette lutte de la part de tout autre citoyen lambda car la musique n’est rien si le peuple est sourd » a déclaré Damus .

Pour laisser des traces à sa progéniture, déjà en parallèle des études, Adama est en train d’écrire son œuvre personnelle intitulée « le retour au bercail » dont le premier chapitre est déjà disponible sur Wattpad (une application où l’on partage ses écrits).

Comme sport, il aime bien le football. Il passe son temps libre, à lire les livres d’Amadou Hampâté Bâ, qu’il admire profondément.

Entre nous, une fierté pour le Mali et pour l’Afrique. Adama Barthélémy Tounkara, un exemple à suivre . Nous lui souhaitons, bonheur, santé, longévité.

Photographies en illustration Adama et sa mère Tounkara Kadiatou Koita le jour de son départ en France en 2018, adama seul et adama parmi ses amis.

Mamadou Camara Madou’s
Agronome et communicateur
E-mail : Layakamadou@yahoo.fr
Téléphone portable : 00 223 76 26 99 97