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EDITO : 3 Mai, la fête dans la souffrance

Le dernier communiqué de la Maison de la Presse en dit long sur les maux qui minent la presse malienne. Un petit nombre de corrompu jusqu’aux os se sucre sur une majorité qui peine à voir le bout du tunnel.
Etre journaliste est dur, mais être journaliste dans un pays comme le Mali c’est le fin fond de la dureté. Mais que faire lorsque ceux qui sont supposés vous défendre vous enfoncent, on ne peut alors que prendre son mal en patience. Le temps passe et à l’occasion de chaque 3 mai, on prône de meilleures conditions de vie pour la presse. Mais hélas, rien ne s’améliore.
Pis, les conditions se détériorent. Les journaux se créent et meurent comme du beurre au soleil. L’indexation de l’aide à la presse au budget d’Etat reste un défi. Pis l’aide à la presse, aussi insignifiante censée aider les organes de presse à faire face à certaines urgences, est depuis plus de 4 ans introuvable.
Avouons-le sans ambages, la presse malienne se trouve confrontée à trois défis : politique d’abord, la liberté d’expression n’est pas complète ; économique ensuite, la rentabilité n’est pas au rendez-vous ; enfin, la professionnalisation des rédactions est encore incertaine.
La presse privée est quasiment tenue à l’écart de la publicité. Il n’est pas rare de voir des opérateurs économiques ou des structures de l’Etat refuser de communiquer à travers tel ou tel organe de presse à cause d’une ligne éditoriale qu’ils jugent inacceptable. Cette dépendance à l’information commerciale tend à devenir un carcan qui rend la liberté de plus en plus illusoire.
D’ailleurs, les lecteurs ne sont pas dupes de la collusion des journalistes avec les puissances d’argent et préfèrent à juste titre se tourner vers d’autres sources d’information. Avec des organes de presse qui ont tant de mal à résister aux dures lois d’un marché de plus en plus concurrentiel, on devine aisément ce que peut être le statut du journaliste. Le constat général est que la précarité se conjugue avec un déficit de formation pour faire du journaliste un écrivaillon à gage, plus enclin à arrondir ses fins de mois que d’informer le citoyen. C’est dans ce contexte que la presse malienne fête le 3 mai, une fête qui leur est dédiée malgré le fait qu’elle souffre.
Bonne fête chers confrères

Abdrahamane Doucouré, journaliste.