En 1962, Modibo Keïta a voulu inscrire le Mali dans un nouveau paradigme social avec le code de la famille. Au vu de la réalité sociale de l’époque, c’était une révolution. Le nouveau code permettait le mariage d’amour. A une époque où quand, par exemple, une famille griotte demandait la main d’une fille dans une famille non griotte, ou vice-versa, pouvait conduire à un crime d’honneur que la société aurait compris. Comment lancer un tel débat dans une société si conservatrice ?
C’est là où le président Modibo Keïta et ses conseillers ont eu du génie. Ils ont écrit une chanson : bambo. Identifier une jeune star en devenir : Fatoumata Kouyaté. Ils en ont un fait une star : Tata Bambo Kouyaté. Ils lui ont fait interpréter la chanson bambo qui est aujourd’hui inscrite dans l’histoire de l’art malien à jamais.
A travers la chanson bambo, Modibo Keita et ses conseillers ont su lancer le débat sur le mariage d’amour de manière harmonieuse dans la société malienne. La chanson était jouée des dizaines de fois par jour par Radio Mali avec débat. Des bals populaires ont été organisés partout sur le territoire malien avec au coeur la chanson Bambo associée aux autres chansons d’amour interpretées par Silvie Vartan, Nana Mouskouri, Claude François, ect…. La jeunesse malienne des années soixante a ainsi progressivement intégrée le mariage d’amour comme une valeur de la société malienne.
Aujourd’hui, le mariage par choix individuel est une réalité et une valeur du Mali. Tata Bambo Kouyaté a été un instrument essentiel de cette évolution de la société malienne.
Fatoumata ! I kouyaté ! Tata Bambo que de la paix pour ton âme !