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La France au Mali : « Quand ils se font prendre à leur propre jeu, ça fait du mal » dixit Malick Konaté

Cela fait presque deux ans qu’on essaie d’expliquer, sur nos pages, sur les plateaux radio et TV, le contexte fragile dans lequel nous sommes. Nous devons laisser de côté notre passion et notre fausse fierté pour aborder la question de la présence des forces françaises avec lucidité, en pensant à la situation générale qui prévaut dans chaque centimètre carré de notre pays (1,24 million km² de superficie). En effet, se bomber le torse pour scander « la France dégage » et le dégonfler avec un air plus calme pour souhaiter la « Bienvenue à la Russie » est une comédie, une insulte. Ce n’est pas la bonne formule. Tout au plus, ça vous donnera l’air d’un révolutionnaire convulsif qui n’a qu’un seul mérite: mettre du forfait internet et raconter sa vie.

Il faut aller à un débat de fonds, se poser des questions sur la nécessité, en ce moment précis, de la présence de l’armée française qui a certainement engrangé plus de résultats dans la lutte contre le terrorisme que l’ensemble des pays du Sahel. Il faut ensuite se projeter dans l’avenir et se dire dans tel nombre d’années, nous devons être capables d’assurer notre propre sécurité. Car ce qui serait idéal, c’est d’être capable de dire « la France dégage » sans avoir à faire appel à une autre puissance. Que ce soit la Russie, la Chine ou n’importe quel autre pays, qui viendra mourir pour nous de façon désintéressée ? Soyons logiques chers amis ! Ça ne tue pas. 

C’est ce débat que nous essayons de poser. Mais nous sommes perçus par cette nouvelle catégorie de révolutionnaires de claviers comme des « esclaves mentaux », « des pro français » etc. Nous sommes tous des Maliens. Personnellement, je ne doute de la malienneté de ceux qui demandent le départ de la France. Je ne pense pas non plus qu’ils aient envie de devenir des esclavages de la Russie. 

Ces derniers jours, j’ai été actif sur cette question. Et puisqu’ils ont choisi la voie de barbouiller ce débat que l’on souhaite instaurer, nous avons alors décidé de faire comme eux en procédant exactement de la même manière pour montrer que nul n’a le monopole de ce jeu. Ils nous traitent d’être franco-malien, de Gaulois, de tout et de rien. Soit ! Mais ce qui est drôle dans tout ça, c’est qu’en essayant de regarder de plus près, on remarque que les révolutionnaires de claviers sont pour la plupart installés à l’extérieur, en France, et bénéficient de toute la protection nécessaire de ce pays. Ils n’ont quasiment jamais mis le pied dans le pays ou quand c’est le cas, ne dépassent pas les principales villes du pays pour comprendre la situation du pays. Leurs sources d’information: les réseaux sociaux. Mon frère, ma sœur, viens au pays pour qu’on fasse partir toutes les puissances étrangères ensemble. 

Nous ne sommes contre personne ni contre un combat, mais nous avons des visions différentes sur une question délicate. La France a fait un grand pas en nous aidant à libérer au moins les grandes villes. Je suis entièrement d’avis avec vous quand vous réclamez, d’ailleurs moi aussi, la libération totale du pays. Personne n’est fière d’être dépendante des autres. Mais notre fierté doit nous obliger à admettre qu’en ce moment précis, nous ne sommes pas capables de faire face à la situation. Le Mali seul ne peut pas faire face à cette situation aujourd’hui. Cette phrase n’est pas difficile à retenir ni à comprendre. L’accepter ne ferait pas de vous des indignes. Notre fierté doit nous obliger à admettre cela et à travailler pour être prêt. 

Ayons la culture d’un débat constructif, et non destructif. Le débat constructif, c’est discuter tous autour d’une table, avec nos divergences. Le débat destructif, c’est considéré quelqu’un comme un adversaire parce que vous ne voyez pas les choses de la même manière. Pas d’adversité entre nous Maliens, et allons à l’essentiel. L’essentiel pour moi, c’est le Mali. Aujourd’hui, tout le monde doit mettre le Mali devant. 

Je présente mes excuses, si j’ai eu à offenser quelqu’un même si on doit parfois accepter le coup.

Malick Konate