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CHRONIQUE D’UN COUP D’ÉTAT AU NIGER : RISQUE-T-ON UNE GUERRE APRÈS LA FIN DE L’ULTIMATUM ET DES RECOURS DE LA CEDEAO ?

Depuis les menaces d’une intervention militaire brandie par la CEDEAO les alliés de l’OTAN, le Sahel craint une guerre qui risque d’embraser toute la région. Pour en mesurer les risques réels, faisons un tour d’horizon des différents aspects de cette nouvelle guerre froide entre les anciens colons et les pays colonisés par l’entremise des « fondés de pouvoir » au Sahel.

POLITIQUE :
Mohamed BAZOUM qui a prêté serment le 2 Avril 2021 en succédant en Mahamadou ISSOUFOU avec lequel il partageait la même famille politique, s’est fait renversé du pouvoir par sa garde présidentielle le 27 juillet 2023. Après cette prise du pouvoir par le CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie), les instances sous régionales telles que la CEDEAO ont annoncé un ultimatum d’une semaine pour les putschistes afin de rétablir le Président Mohamd BAZOUM, démocratiquement élu, dans ces fonctions sous peine d’une intervention militaire conduite par la CEDEAO avec à sa tête le Nigeria. Dans la foulée, la France a décidé de rapatriés ces ressortissants du Niger, compte tenu de la situation à Niamey. Le Quai d’Orsay a évoqué les violences qui ont eu lieu contre l’ambassade de France et suspendu son aide au développement ainsi que son aide budgétaire au Niger.
Face à ce message du Quai d’Orsay qui stipule que toute attaque contre une emprise ou des ressortissants français verrait la France débarquer de façon immédiate et implacable.
Le CNSP réagit à son tour en déboutant certains accords de coopération jugés vitaux pour la France dans un communiqué lu par le Colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP « Face à l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation » au Niger, « le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet État ».
L’entrée en jeu du Mali et du Burkina témoignant leur union et leur solidarité aux militaires et au Peuple nigérien, ont, dans un communiqué conjoint, averti que toute « intervention militaire » contre le Niger « s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ». Une déclaration lue par le Ministre d’État, Ministre de l’Administration territoriale, Porte-parole du Gouvernement du Mali à la télévision nationale.
Au même moment le Sénégal de Macky Sall et la Côte d’Ivoire d’Alassane OUATTARA se déclarent prêtes à soutenir la décision de la CEDEAO d’intervenir militairement au Niger en y envoyant des troupes.
Les sénateurs du Nigeria, poids lourd de la CEDEAO ont quant à eux, face à l’insistance du Chef de leur exécutif d’engager l’armée nigériane dans ce conflit, ont appelé le Président du Nigeria, Bola Tinubu à « renforcer l’option politique et diplomatique ».
L’Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, a également émis des réserves. Le président Abdelmadjid Tebboune a estimé qu’une intervention serait « une menace directe » pour son pays. « Il n’y aura aucune solution sans nous », a-t-il ajouté, craignant que « tout le Sahel s’embrase. »

ÉCONOMIE :
Le Niger constitue le quatrième pays du Sahel ayant subi un putsch militaire ces deux dernières années, après le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Des sanctions similaires ont été imposées par la CEDEAO sur ces pays, mais chacun d’eux en a été affecté différemment.
Le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger. C’est une nouvelle étape dans les tensions entre le Niger et certains pays membres de la CEDEAO qui, par ces sanctions veulent donner une leçon au Niger qui est l’un des plus grands exportateurs d’uranium dans le monde mais n’arrive pourtant pas à produire de l’électricité pour ses propres besoins. Si la France voulait sr positionner en partenaire faible et non en profiteurs en termes d’images, elle aurait dû s’investir à construire des infrastructures de transformation et faire aux besoins vitaux des populations que d’entretenir des Chefs d’état à leur solde. Au contraire, les anciennes colonies sont parmi les pays les plus pauvres de la planète dont les populations vivent dans la misère malgré leurs ressources naturelles. Voilà les raisons qui poussent les jeunes africains à la révolte.
Peu avant la fin de l’ultimatum, le CNSP a fermé l’espace aérien face aux menaces d’interventions des forces étrangères qui s’abattaient sur le pays, tout en précisant que toute « toute tentative de violation de l’espace aérien » entraînerait « une riposte énergique et instantanée ».
Voulant asphyxier le Niger en fermant ses frontières, la CEDEAO ne sera que surprise de voir le Niger délocaliser ses importations et exportations sur des pays comme l’Algérie, la Guinée via le Mali ou encore d’autres débouchées par le Burkina en faisant de zone des trois frontières une zone franche pour cette nouvelle union de trois pays aux problèmes et défis communs : le terrorisme.

SÉCURITÉ :
Les aspects sécuritaires et de défense sont surtout marqués par l’entrée en jeu du Mali et du Burkina changeant la donne des rapports de force face à l’organisation sous régionale concernant une éventuelle intervention militaire, sachant tout l’effort de réarmement opère ces derniers temps par ces deux pays qui de plus en plus montrent leurs capacités à faire face au terrorisme.
L’arrivée au pouvoir du Général Tchiani est une opportunité pour redéployer l’armée nigérienne désormais sous le contrôle du général Saliou Modi. Ainsi, confiants en ses hommes des Forces spéciales des unités de la garde présidentielle capable de sécuriser tout Niamey, le Général Modi bénéficiant de la confiance des soldats nigeriens, dispose désormais de larges marges de manœuvres pour mener la guerre contre le terrorisme.
Par ailleurs nous apprenons que le Mali a dépêché depuis le putsch au Niger de très lourds renforts militaires avec des vecteurs aériens dans la zone des trois frontières.

DIPLOMATIE :
Après le soutien diplomatique du Mali, du Burkina et de la Guinée Conakry refusant de fermer leurs frontières au Niger, les pays amis comme l’Algérie et le Tchad emboitent le pas.
Face aux menaces impromptues de la France, des USA et alliés, le soutien muet et assourdissant de la Russie aux militaires du CNSP en dit long sur les capacités du Niger à faire face aux contraintes et menaces imposées par la communauté internationale.
En attendant le Peuple nigérien se positionne en sentinelle contre toute ingérence étrangère.