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Afin que nul n’oublie : Youssouf Camara dit Jansky

Afin que nul n’oublie : Youssouf Camara dit Jansky
Né le 06 Mars 1953 à Conakry, il débute sa carrière au début des années 70 au Hafia de Conakry. Malgré son talent, le coach hongrois Lazlo Budaï, le trouve trop tendre dans les duels et lui préfère d’autres attaquants plus aguerris comme Maxime Mamadouba Camara, Chérif Souleymane et Sory Ibrahim Keïta dit Petit Sory. Pour gagner ses galons de titulaires, il travaille dur et apprend auprès de ses aînés. Au cours e la saison 1974-75, sous la coupe du coach roumain Moldovanu, il joue le rôle d’attaquant de soutien et sert de courroie de transmission entre les médians Thiam Ousmane Tolo, Ismael Sylla Eusebio et les attaquants que sont chérif Souleymane et Petit Sory. Doté d’un sens du dribble sans pareil, il contribue au second sacre du Hafia en 1975 à Lagos. L’année suivante, il est sélectionné en équipe nationale et participe à la CAn en Ethiopie. Le public africain a encore en mémoire son exploit lors du match contre le Nigéria, où après avoir dribblé huit nigérians, offre une égalisation (2-2) inespérée à la Guinée. Il termine second de la CAN, sans avoir perdu un seul match. Il est à rappeler que le second tour de cette CAN 1976, s’est jouée sous forme de championnat. La même année, avec le Hafia, en demi-finale retour des clubs champions d’Afrique à Conakry (A l’aller à Bouaké l’ASEC avait gagné 3-0), il réalise un slalom sur cinq joueurs de l’ASEC, avant d’effectuer un « une-deux » avec Bangaly Sylla pour finalement battre le portier ivoirien. Il marquait par la même occasion, le quatrième but du hafia. Nouvelle déception en Décembre 1976 : Le Hafia est battu en finale de coupe d’Afrique des clubs champions par le Mouloudia d’Alger aux tirs aux buts, après que les algériens aient remonté les 3 buts de l’aller. Au retour d’Alger, la délégation est conduite de l’aéroport de Gbessia, au palais du peuple pour donner des explications. Un procès est organisé et les condamnations tombent. Jansky échappe à la condamnation. Il continue son bonhomme de chemin et l’année suivante soit en 77, il connaît une succession de blessures, qui l’obligent à suivre le troisième sacre du Hafia, des tribunes. En 1978, la vieillissante équipe du HAfia s’incline en finale de coupe des clubs champions face au Canon de Yaoundé. Ce qui oblige, les autorités politiques à mettre plus d’une demi-douzaine de joueurs à la retraite par décret. C’est le début de la descente aux enfers pour le football guinéen. Jansky devient un fantôme sur le terrain et au milieu des années 80, il se retire du rectangle vert et travaille comme aide-ingénieur frigoriste dans le civil. Un métier qui ne nourrit pas souvent son homme en Afrique. il y a quelques mois de cela, son collègue Sory Ibrahima Keïta dit petit Sory lançait un appel, afin qu’on lui vienne en aide pour une opération de la cataracte. Une intervention qui a lieu, grâce à une campagne médiatique des rescapés de 1977. Peu après, il tombe malade et essaie de « dribbler » la maladie, comme il savait le faire sur les terrains en Guinée et en Afrique. Malheureusement, le 30 Septembre 2013, il dribble tout le monde sportif, pour se retrouver au royaume des cieux. Depuis aucune action n’est entreprise afin que nul n’oublie celui que les nigérians ont surnommé en 1976 « dribbling magician ». Dors en paix Jansky. « A dieu nous appartenons et à lui nous retournons ».
Mohamed Soumaré
Consultant sportif