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ÉVÉNEMENTS DU 10 AU 13 JUILLET 2020 : La Minusma se prononce sur les violations et atteintes aux droits humains occasionnées par les manifestations du M5-RFP.

ÉVÉNEMENTS DU 10 AU 13 JUILLET 2020 : La Minusma se prononce sur les violations et atteintes aux droits humains occasionnées par les manifestations du M5-RFP.

La Minusma vient de publier un rapport sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises lors des manifestations du 10 au 13 juillet 2020. Les faits identifiés dans ce rapport constituent des violations et atteintes au droit international des droits de l’homme.

Suite aux manifestations survenues entre le 10 et le 13 juillet derniers, la Minusma a mené des enquêtes. Ces événements se sont déroulé entre autres à l’Assemblée nationale, l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM), la mosquée de l’Imam Dicko à Badalabougou, la résidence de la présidente de la Cour constitutionnelle à Badalabougou. À cela s’ajoute le siège de la CMAS, le siège du RPM, le tribunal de la commune V de Bamako. Certaines stations à savoir Oryx, Total et Shell ont été aussi pillées dans des différents quartiers de Bamako. « L’équipe a procédé à la photographie d’objets et d’impacts sur les sites visités et a élaboré des schémas de reconstitution des scènes » indique le rapport de la Minusma. Au total, l’équipe chargée des droits de l’homme de la Minusma a conduit au moins 161 entretiens individuels approfondis avec de nombreux témoins et victimes. Elle a mené des entretiens groupés d’individus et des sources ciblées. « Toutefois, en raison du changement politique intervenu le 18 août, les chargés des droits de l’homme n’ont pu interviewer les éléments des forces de défense et de sécurité blessés lors de ces événements », précise le rapport. Mais dans ledit document, il est indiqué que l’équipe a eu accès aux rapports officiels du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

L’équipe a aussi examiné et analysé plus de 50 supports vidéo ainsi qu’au moins 220 clichés photographiques de la police technique et scientifique. Et plus de 350 publications sur les réseaux sociaux et autres médias, notamment les déclarations, discours et commentaires, surtout ceux susceptibles d’inciter à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, ont été également examinés.

La division des droits de l’homme de la Minusma DDHP a conclu que, les 10, 11 12 et 13 juillet à Bamako, 14 manifestants, tous de sexe masculin, dont 2 enfants ont été tués lors des interventions des forces de maintien de l’ordre. « Au terme de l’enquête, la DDHP est en mesure de conclure que, les décès ainsi que la plupart des blessures infligées aux manifestants résultent d’un usage disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité notamment, l’usage de balles réelles, à l’Assemblée nationale, aux quartiers Badalabougou, Sogoniko », déclare le rapport. En outre, entre le 10 et 13 juillet 2020, au moins 200 personnes dont 6 femmes et 7 enfants ont été arrêtées pour troubles à l’ordre public, pillage et destruction de biens.

Plus de 158 personnes ont été blessées, réparties entre les civils et les forces de l’ordre. Au cours de ces événements, la DDHP confirme qu’au moins 40 manifestants ont été admis, pour des blessures diverses. Elles étaient réparties entre les centres de santé à savoir le centre hospitalier universitaire Gabriel Touré, l’hôpital Mère et Enfant Luxembourg. Certains ont été admis aussi dans des centres de santé privés à Faladie et à Badalabougou. D’autres ont été admis à l’hôpital pour des soins intensifs et ont succombé à leurs blessures.

Aux termes de l’enquête, la Minusma déclare que toutes les preuves et autres documentions collectées au cours de l’enquête seront mises à la disposition des autorités judiciaires à leur requête et conformément au protocole établi. « La Minusma exhorte les autorités maliennes à conduire des enquêtes indépendantes, impartiales, crédibles et transparentes pour situer les responsabilités et traduire les auteurs des violations de droits de l’homme et actes de violence devant la justice », a conclu Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Minusma.

La rédaction Malibook-News