Dans de nombreux pays africains, les prix musicaux sont devenus des symboles de reconnaissance et d’excellence pour les artistes locaux.
Au Burkina Faso, par exemple, les KUNDE D’OR sont non seulement respectés dans leur pays d’origine, mais ils rayonnent également à travers toute l’Afrique. De même, la Côte d’Ivoire peut se vanter de ses PRIMUD Primud prix des musiques urbaines, qui ont acquis une réputation prestigieuse.
Le Mali, berceau de légendes musicales telles qu’Ali Farka Touré et Salif Keïta, a une riche tradition musicale qui mérite d’être célébrée à l’échelle nationale et internationale. Cependant, il semble que nos récompenses locales, comme le Tamani d’Or, aient perdu de leur éclat au fil des ans. La faible visibilité et l’absence de soutien de la part de l’État et des artistes ont contribué à affaiblir leur impact.
Pourtant, un prix sérieux est essentiel pour l’industrie musicale malienne. Il joue un rôle crucial dans la reconnaissance du talent local, dans l’incitation à l’excellence et dans la promotion de la musique malienne à l’international. Un prix bien établi, soutenu par des événements musicaux et des concerts de qualité, pourrait contribuer à redonner de la vigueur à notre scène musicale.
Les efforts conjoints de l’industrie musicale, des artistes, et des entreprises comme Sedoni Music et Mali K7, Empire Afrique, Africa Scene, Prestige Consulting, RHHM, KORA KOM, OKELEDO, KEYZIT MALI, BAMADA-CITY etc… et les faîtières de la culture FEDAMA, Réseau Kya, REMAA MALI etc…. pourraient permettre la résurrection du Tamani d’Or ou la création d’un nouvel award digne de ce nom. Cela aiderait non seulement à renforcer le statut de la musique malienne, mais aussi à mieux la faire connaître dans le monde entier.
Les Kundé d’Or au Burkina Faso sont un exemple frappant de la réussite d’un prix musical. Ils ont débuté en tant qu’événement local, mais ont rapidement gagné en prestige pour devenir un symbole reconnu non seulement dans le pays, mais aussi à travers toute l’Afrique. Cette reconnaissance a contribué à propulser la musique burkinabè sur la scène internationale. Le Primud en Côte d’Ivoire a suivi une trajectoire similaire, initialement associé au coupé-décalé pour finalement englober une variété de genres musicaux. Ces exemples démontrent l’impact positif que des récompenses musicales bien gérées peuvent avoir sur une scène musicale nationale.
En fin de compte, un prix sérieux pour la musique au Mali n’est pas seulement un honneur pour les artistes, mais aussi un investissement dans notre riche patrimoine culturel. Il est temps que nous reconnaissions l’importance de la musique dans notre société et que nous travaillions ensemble pour créer un prix qui la célèbre et la propulse sur la scène internationale.
Source : Sherif2Bamako